
Après les airs, les drones plongent dans les eaux et la mer
4 novembre 2018La société marseillaise Notilo Plus vient de lancer le premier drone sous-marin autonome baptisé « I Bubble » avec la volonté de se développer à l’international

Une première mondiale vient de dérouler du côté de la Casa Delauze, à Marseille. Un lieu parfaitement adapté à un tel événement, du fait de son histoire liée à Henri-Germain Delauze, pionnier de l’exploration sous-marine et grand entrepreneur marseillais ayant créé la Comex. « C’est la toute première fois au monde qu’un drone sous-marin sans fil navigue ainsi, avant d’en suivre un autre. Je ne vous cache pas ma grande fierté« , confie avec émotion Benjamin Valtin, cofondateur de Notilo Plus, société marseillaise spécialisée dans les solutions sous-marines autonomes embarquées ayant mis au point « I Bubble », le tout premier sous-marin au monde.
Une technologie intégrant de l’intelligence artificielle
En effet, après les airs, les drones plongent dans les eaux et la mer. L’entreprise créée en 2016 a ainsi présenté le premier engin autonome capable de suivre et filmer un plongeur sans qu’il n’ait besoin d’intervenir, grâce à diverses technologies brevetées. « Il s’agit d’une révolution qui embarque beaucoup de savoir-faire : reconnaissance d’images en temps réel, système de stabilisation unique au monde, option de contrôle direct depuis la surface… Ce drone sous-marin devient ainsi le cadreur personnel et une extension du plongeur capable de ramener des images de très bonne qualité« , souligne Nicolas Gambini, le cofondateur et CEO de Notilo Plus.
Jusqu’à présent, pour filmer leur session, les plongeurs disposaient de robots filaires télécommandés. De son côté, I Bubble est le premier drone sans fil, présentant une heure d’autonomie et une capacité de descente de 60 mètres. « Nous avons coupé le cordon ombilical, sourit Benjamin Valtin. La principale difficulté résidait dans le fait que les ondes ne traversent pas l’eau« , ajoute-t-il.
C’est notamment sur cet aspect qu’I Bubble a innové. « Cette technologie intègre de l’intelligence artificielle au travers de différentes briques permettant de positionner le drone par rapport au plongeur, le milieu sous-marin étant très complexe. Il fallait de ce fait inventer des technologies pour ce suivi. Par ailleurs, grâce à une communication acoustique, comme un sonar, le drone peut directement suivre une personne sous l’eau équipée d’une télécommande. La technologie de vision par ordinateur permet ensuite à I Bubble de repérer sa cible et de la suivre« , détaille Nicolas Gambini.
La volonté de se développer à l’étranger
Après la mise au point de cette innovation, la jeune entreprise fait part de grandes ambitions. « Nous avons l’objectif de dépasser la barre des 10 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à trois ans. Nous avons déjà enregistré de nombreuses pré-ventes, et nous misons sur une accélération de nos ventes. Nous avons notamment la volonté de se développer à l’international et sur différents marchés, que ce soit la plongée, le resort, les hôtels du bord de mer…« , confie Benjamin Valtin.
De son côté, Nicolas Gambini insiste sur le fait que « différents modèles ont été réalisés et se sont améliorés dans le temps. Nous sommes ainsi passés de trois prototypes montés à la main à un modèle qu’on peut produire par milliers. Dès le mois prochain, plusieurs centaines d’I Bubble seront ainsi livrés, notamment à l’étranger (Europe et Amérique du Nord) car nous visons le monde entier avec notre technologie brevetée. Nous nous adressons en effet à un marché de 10 millions de pratiquants, après avoir enregistré des commandes du groupe CMA CGM ou d’EDF, avec qui nous avons une convention« , détaille le cofondateur de la société, qui a dernièrement effectué une levée de fond de 1,9 million d’euros pour financer et lancer cette phase de commercialisation.